Les “hics” de mon aventure indienne !
21 January 2017

« C’est une aventure incroyable ! », « Je n’ai jamais vécu quelque chose d’aussi beau ! » « C’est fantastique ! »
Alors oui, je pourrais vous dire tout ça et vous faire croire que tout est parfait ! Mais non, soyons réaliste : TOUT N’EST PAS PARFAIT ! Loin de là…
Avec ce blog, qui explique ma démarche de quitter le quotidien parisien pour vivre une expérience en Inde dans l’humanitaire et découvrir l’Asie, je ne cherche pas à vous vendre du rêve.
Je ne suis pas le genre de blogueur qui a envie de vous faire croire que tout est facile, que l’humanitaire ressemble à des vacances, et mon but n’est pas de poster des photos dans des hôtels magnifiques en vous faisant croire que je suis le plus beau, le plus heureux…
Bla, bla, bla !
Non rien n’est parfait, la vie n’est pas parfaite, personne n’est parfait. Cette expérience est surtout enrichissante, ce qui est pour moi l’essentiel malgré un grand nombre d’incompréhensions qui se dressent.
Alors, parlons des choses qui ne sont vraiment pas agréables à mes yeux…La première semaine a été particulièrement difficile, et aujourd’hui encore certaines choses me déplaisent :
- Etre observé : Les indiens sont des gens qui vous fixent et vous regardent avec intensité : Ils sont comme ça, ils observent les étrangers… J’ai eu du mal à m’y habituer. Dans le métro, dans la rue, c’était assez désagréable au début.
Quand je rentre dans une rame de métro tous les regards se posent sur moi. Aucun sourire, juste un scan automatique de la tête aux pieds. Vivant principalement dans la banlieue de New Delhi, je pense être un des seuls « étrangers ». Je n’en ai croisé aucun en tout cas !
Ce qui m’amène au deuxième point d’ailleurs…. La météo !
- Avoir froid : S’il y a peu d’étranger c’est parce que janvier n’est pas vraiment la meilleure saison pour voyager en Inde du Nord, enfin, surtout pour rester à New Delhi et ses environs. Même dans des lieux touristiques, je croise peu de touriste étranger à mon sens.
C’est l’hiver ici ! Alors oui, il ne neige pas, il n’y a pas de température négative, il fait 25 degrés l’après-midi…mais le matin il peut faire 5 degrés !
Et il n’y a pas de chauffage là où je vis !
On en reparle de la douche au sceau d’eau à l’eau tiède à 6H du mat’ ? 🙂
- L’incompréhension : communiquer n’est pas évident ! A Faridabad où je vis, l’anglais n’est pas parlé couramment, loin de là : à part Benjamin, le fils de ma famille d’accueil, je ne peux avoir aucune conversation « normale ». Et quand on est un bavard comme moi… Qu’est ce que ça me manque de discuter ! Je suis constamment entouré de gens qui parlent en Hindi.
Expliquer une direction à un rickshaw, acheter un ticket de métro, la moindre petite chose en fait, demande un effort pour se faire comprendre !
Et justement, des fois, cela débouche sur des discussions sans fin : arriver dans un hôtel qui vous promet la wifi quand vous l’avez réservé, pour qu’au final ça ne fonctionne pas…
« It should work in one hour ».
En Inde c’est ça : « ça devrait fonctionner… », « Ca devrait marcher », « ça devrait se passer comme ça ». Dans tous les domaines : c’est une multitudes de probabilités ! L’inverse de la France où on peut s’assurer des choses par avance… Ici, prévoir une journée, une sortie ou un simple trajet, c’est un peu se lancer à l’aventure. Car, s’il est quasi certain que ce qu’on a prévu finira par se faire, ce sera seulement après avoir affronté un lot de problèmes !
- L’impolitesse : bon alors attention
, je ne veux pas faire de généralités, je ne veux pas créer de polémique, mais avec les indiens…
Ce n’est pas évident de mon point de vue ! Ils reniflent, crachent des glaires constamment par terre, ils rotent, pètent, c’est un peu « normal » de le faire en public librement. Dans le métro, ou dans des endroit publics il y a même des panneaux avec écrit :
« Spitting is prohibited » (Cracher est interdit).
- Mais aussi… les bousculades ! Faites la queue quelque part et ne soyez pas étonné de vous faire coller, pousser, voir même : passer devant ! Ouais, comme ça, sans gêne. Au début je ne réagissais pas, mais je bouillais en mon for intérieur. Mais j’ai compris qu’il faut s’affirmer et ne pas se laisser faire. Et le pire… Ce sont les indiennes qui se croient un peu tout permis et qui sont très bonnes pour passer devant tout le monde ! C’est insupportable ce manque de respect à mon sens. Encore une fois, je parle en tant que français, et je dois m’adapter à leur culture, non l’inverse.
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La négociation… Oui, négocier, négocier, négocier TOUT !!! C’est marrant 2 minutes, mais c’est vrai qu’ici il faut tout marchander. C’est assez fatiguant de savoir qu’on va essayer de vous faire payer le prix fort, alors que ça coûte moitié moins cher. C’est vraiment tout le temps… Et justement, autre point…
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Les escroqueries ! La première semaine en Inde a été compliquée.Les arnaques viennent principalement des rickshaws, et des commerçants. Mais j’ai aussi eu des histoires louches…Comme la fois où, dans un sas pour retirer de l’argent, deux hommes sont rentrés juste après moi, soi-disant pour m’expliquer comment ça marchait. (Merci, je sais encore me servir d’un distributeur). Et par chance, j’imagine, ma carte n’est pas passée… et ils sont partis en disant « No money ». Je ne saurai jamais ce qu’il se serait passé si ma carte avait fonctionné.Ou, ATTENTION : ne jamais croire un jeune homme sympa, moderne, étudiant qui essaie de vous aider dans les rues de New Delhi. J’étais assez fatigué et perdu ce jour là. Résultat, face à la première personne depuis mon arrivée en Inde parlant un anglais courant, je l’ai écouté, et je me suis retrouvé dans un office de tourisme, à limite me faire insulter car je ne prenais pas de forfait à 600 euros pour découvrir le Taj Mahal… Je vous passe les détails, mais, enfermé dans un bureau avec 2 mecs inconnus et oppressants, ce n’était pas rassurant !
Un conseil si vous venez en Inde seul : restez sur vos gardes tout le temps !
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Et, dernier détail qui croyez-moi fait son effet : intoxication alimentaire, ou tourista. Appelez cela comme vous voulez, mais à part vous faire perdre 4 kg en 2 jours, je ne la souhaite à personne ! Maintenant, même en étant prudent, la probabilité que ça vous arrive est forte… Alors soignez votre trousse à pharmacie avant de partir. Conseil d’un ami qui vous veut du bien 😉L’inde, c’est donc aussi tout ça.C’est tous ces petits désagréments qui permettent d’avancer, d’évoluer, de voir la vie différemment, de savoir ce qu’on a laissé chez soi, et de jeter l’ancre encore plus loin.Bien sûr, je reviendrai dans mes futurs articles sur la gentillesse et le respect que les indiens peuvent avoir envers moi, je ne veux pas laisser ce tableau tout noir car ce n’est pas le cas, loin de là !
Merci pour ce récit si franc, si bien expliqué, si bien décrit !!!! J’ai surtout aimé lire que c’est à toi de d’adapter à leurs coutumes, à leur façon de vivre et non l’inverse. Bon courage pour la suite. Janick
Merci encore pour ton commentaire ! 🙂
Oui, c’est important pour moi de porter un message de tolérance avant tout.
Je ne comprends peut-être pas tout, je n’approuve pas tout, mais j’accepte la façon de vivre des Indiens.
Suite au prochain article !
Merci de nous faire partager le quotidien d’un jeune Occidental en Inde et avec justesse. Relayer un voyage couleurs pastels serait bien limité, c’est donc fort pertinent et intelligent de nous relater les aspects positifs comme les petits tracas (qui peuvent rapidement prendre de l’ampleur) dans l’inconnu. Bien loin de ce que les tours opérateurs pourraient vendre au quidam touriste ou plein de bonnes intentions pour venir aider, la réalité est sinon surprenante, en tout cas plus juste. Et c’est heureux ! Ainsi cela pose la question essentielle à tout séjour ailleurs qu’en ses propres terres : existe-t-il un monde parfait, une ville parfaite, un endroit plus hospitalier que dans nos sociétés occidentales ? Eh bien tu en fais la preuve que non ! Il y a des jours avec et des jours sans où que l’on se trouve. Et même s’il y a des lieux moins hostiles que d’autres, tout est une question de personnes, comment on communique, comment on partage, comme on se comprend, comment on accepte les décalages d’us et coutumes… Et surtout jusqu’où va notre propension à s’adapter. Et tu dénotes bien ce courage-là. De l’énergie donc pour la suite et surtout ne perds pas ton engouement pour le goût de l’inconnu et cette envie évidente de partager avec les autres.
Merci beaucoup Christophe pour ce commentaire !
Très heureux que tu puisses dire que je partage mon expérience avec justesse.
Car c’est effectivement ce que j’essaye de faire : raconter avec franchise et authenticité.
Et oui, l’herbe est-elle plus verte ailleurs ? Bien sur que non. Elle l’est, là où l’on arrose, et le bonheur se trouve là où l’on décide de le poser.
Je vais continuer à découvrir l’Inde avec engouement, promis !
Ca me rappelle beaucoup d impressions que j ai eu dans ce pays entre le fait d etre lbserver en permanence et les magouilles des rickshaws ou la negociation permanente !
Tu parles vrai en tout cas c est très plaisant à lire.